lundi 28 juillet 2008

Le top 20 des intellectuels publics du monde

De Iyad Abbara
À : uam_@googlegroups.com; M'hammed HENNICHE
Le top 20 des intellectuels publics du monde


Assalam alaikom,

Le magazine US américain Foreign Policy a établi, au mois de mai 2008, une liste de top 100 des intellectuels de renommée mondiale, et il a demandé à ses lecteurs de voter pour classer les 20 premiers, pour le numéro de juillet/août.

L’information a été relayée et promu sur différents sites Web personnels et de journaux. Au final, le nombre de votants a atteint plus de 500 milles personnes, en dépassant de loin les attentes du magazine.

Et voilà le résultat tel que présenté par le magazine (les dix premiers sont de confession musulmane) :


Le top 20 des intellectuels publics du monde

Foreign Policy
Juillet/Août 2008

1) FETHULLAH GÜLEN


Leader religieux musulman – Turquie

Un savant musulman avec un réseau mondial de millions d'adeptes, Gülen est à la fois vénéré et injurié dans son pays natal, la Turquie. Pour les adeptes de son mouvement, c’est un leader charismatique qui encourage à une vie guidée par les principes islamiques modérés. Pour ses détracteurs, il représente une menace pour la Turquie laïque. Il garde un profil relativement bas depuis son installation aux États-Unis en 1999, où il a fui la Turquie après avoir été accusé de porter atteinte à la laïcité.




2) MUHAMMAD YUNUS
Microfinancier, militant – Bengladesh

Il y plus de 30 ans, Yunus a prêté plusieurs dizaines de chefs d'entreprise pauvres dans son pays natal, le Bangladesh, une somme de 27$. Ce fut le début d'une vie consacrée à la lutte contre la pauvreté par le biais du microfinancement, des efforts qui lui ont valu un prix Nobel de la paix en 2006. Au fil des ans, sa « Grameen Bank », opérant aujourd'hui dans plus de 100 pays, a prêté près de 7 milliards de dollars US, en petites sommes, à plus de 7 millions d'emprunteurs – dont 97% des femmes. 98% de ces prêts ont été remboursés.




3) YUSUF AL-QARADAWI
Savant musulman – Egypte/Qatar

Hôte de l’émission populaire La Charia et la Vie sur Al-Jazeera, Al-Qaradawi donne des avis juridiques islamiques (fatwas) hebdomadaires, sur toutes questions allant de celle à savoir si l’islam interdit la consommation de l’alcool (oui), à la question de savoir si le combat contre les troupes US en Irak est une forme légitime de résistance (oui). Considéré comme le chef spirituel des Frères Musulmans, Al-Qaradawi a condamné les attentats du 11 septembre, mais ses déclarations depuis, à l'instar de sa justification des opérations martyres, assurent la division autour de sa réputation.


4) ORHAN PAMUK
Romancier – Turquie

Expert politique d’une part, et célébrité littéraire d’une autre, Pamuk est le premier chroniqueur de la danse difficile de la Turquie entre l'Orient et l'Occident. Ses œuvres habilement conçues mettent à nu les relations épineuses de son pays d'origine avec la religion, la démocratie et la modernité, en lui faisant gagner un prix Nobel de littérature en 2006. Il y a trois ans, Pamuk a été traduit en justice pour « insulte à l'identité turque » après avoir mentionné le génocide arménien et le sort des Kurdes de Turquie dans une interview. L'accusation a été abandonnée plus tard. Aujourd'hui, Pamuk enseigne la littérature à l'Université de Columbia.


5) AITZAZ AHSAN
Avocat, politicien – Pakistan

Bâtonnier des avocats de la cour suprême du Pakistan, Ahsan a été un adversaire affirmé du règne du président Pervez Musharraf. Lorsque Musharraf a écarté le chef de la cour suprême en Mars 2007, c’était Ahsan qui a dirigé le mouvement judiciaire pour réintégrer le juge en chef, et qui a rallié des milliers d'avocats qui sont descendus dans la rue en signe de protestation. Il a été arrêté à plusieurs reprises au cours de la période d'état d'urgence l'année dernière. Aujourd'hui, il est un membre chevronné du PPP (Pakistan Peoples Party), anciennement dirigé par Benazir Bhutto, et l'un des hommes politiques les plus reconnus du pays.


6) AMR KHALED
Télévangéliste musulman – Egypte

Précédent comptable devenu évangéliste vedette, Khaled prêche une interprétation simple et moderne de l’islam à des millions de fidèles téléspectateurs à travers le monde. Avec un discours charismatique et un style décontracté, Khaled mélange des messages d’intégration culturelle et de dur travail avec des leçons sur la manière d’avoir une vie islamique de sens. Bien que Khaled ait commencé en Egypte, il s’est récemment installé en Grande Bretagne pour conseiller les jeunes musulmans européens de la deuxième génération.


7) ABDOLKARIM SOROUSH
Théoricien religieux – Iran

Soroush, un ancien professeur d'université à Téhéran et spécialiste de la chimie, de la poésie soufie, et de l'histoire, est largement considéré comme l'un des premiers philosophes islamiques du monde. Ayant contrarié les mollahs à cause de son travail avec des militants démocratiques de l’Iran, il est récemment parti vers l'Europe et les États-Unis, où ses essais et ses conférences sur la philosophie religieuse et les droits de l'Homme sont suivis de près par le mouvement réformiste iranien.


8) TARIQ RAMADAN
Philosophe, islamologue – Suisse

L'une des plus connus et les plus controversés aujourd'hui des intellectuels musulmans, Ramadan incarne le choc culturel et religieux, une différence qu'il affirme tenter de combler. Ses partisans le considèrent un ardent défenseur de l'intégration musulmane en Europe. Ses détracteurs l’accusent d'antisémitisme et d’avoir des liens avec des terroristes. En 2004, Ramadan s'est vu refuser un visa US américain pour enseigner à l’université de Notre Dame, après que le Département d'état l’ait accusé d'avoir fait des dons à des organisations caritatives islamiques liés au Hamas.





9) MAHMOOD MAMDANI
Anthropologue culturel – Ouganda

Né en Ouganda de parents originaires de l'Asie du Sud, Mamdani a été expulsé du pays par Idi Amin en 1972, et finalement installé aux États-Unis. Son travail explore le rôle de la citoyenneté, l'identité, et la création de récits historiques en Afrique postcoloniale. Plus récemment, il a concentré son attention sur l'islam politique et la politique étrangère US américaine, en faisant valoir que le terrorisme islamiste moderne est un sous-produit de la privatisation de la violence dans les dernières années de la guerre froide. Il enseigne à l'Université de Columbia.


10) SHIRIN EBADI
Avocate, militante des droits de l’Homme – Iran

La première femme juge en Iran à l’époque du Shah, Ebadi a fondé une pratique pionnière du droit après avoir été écartée par les dirigeants religieux de l’Iran. Ayant initialement soutenu la révolution islamique, elle a gagné sa première expérience en défendant les dissidents politiques et en militant pour les droits des femmes et des enfants. Une nationaliste farouche qui ne voit aucune incompatibilité entre l'islam et la démocratie, Ebadi a été la première iranienne à gagner le prix Nobel de la paix en 2003.

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http://www.foreignpolicy.com/story/cms.php?story_id=4349&page=1

Le lycée musulman au bord de la faillite

Le Parisien - Marjorie Corcier | 27.07.2008
Source : http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/le-lycee-musulman-au-bord-de-la-faillite-27-07-2008-101027.php

DANS la grande salle d’accueil du collège-lycée Réussite à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), un responsable reçoit les parents pour des inscriptions. « Bonne année 1429* » souhaite une banderole sur un mur.
De bureau en bureau, des femmes voilées s’activent, papiers en main. Malgré la quiétude apparente, l’avenir de cet établissement, qui fut le premier collège musulman de France à son ouverture en 2001, est menacé.
« Nous allons peut-être être contraints de fermer les classes de 6 e , de 1 r e et de terminale à la rentrée », se désole Dhaou Meskine, imam à Clichy-sous-Bois, et fondateur du collège-lycée.
En cause, les finances désastreuses de cette école privée hors contrat, qui comptabilise une dette de 361 000 €. Une situation telle que cet établissement de 120élèves n’a pu payer les deux derniers mois de salaire de ses professeurs.

Un tiers des effectifs en moins
Le collège-lycée, qui propose un enseignement identique aux établissements publics à l’exception d’une heure facultative d’enseignement de l’islam, espérait pouvoir passer sous contrat d’association avec l’Etat au bout de cinq ans d’exercice probatoire, comme le permet la loi (voir ci-contre).
Ce régime permettrait le financement par le ministère de l’Education nationale des salaires des 25 enseignants. Mais au bout de sept ans, toujours pas le moindre subside. « Depuis 2001, on ne cesse de renvoyer des papiers au rectorat, mais rien n’aboutit », soupire Dhaou Meskine.

Selon le rectorat de Créteil, les responsables de l’établissement n’ont pas effectué l’ensemble des démarches préalables. Du coup, l’école ne pourrait passer sous contrat que dans cinq ans. « Impossible ! » rétorque l’imam qui a épuisé tous les modes de financement possibles, à savoir les collectes auprès des mosquées et les cotisations des parents. Ces dernières sont déjà passées l’an dernier de 1 500 € à 2 000 € par année, quand les tarifs des écoles privées sous contrat oscillent entre 600 € et 1 000 €.

L’établissement doit aussi faire face à une importante désaffection des élèves, comme le relève Youssef Riahi, conseiller principal d’éducation, qui évoque la disparition du « tiers des effectifs ». Il faut dire qu’en juin 2006 son fondateur a été mis en examen pour des opérations financières et immobilières illégales, en lien avec une entreprise terroriste. Des accusations que Dhaou Meskine persiste à nier. « Cela a discrédité notre action et les dons se sont faits de plus en plus rares », observe Youssef Riahi. Il demande aujourd’hui que Réussite bénéficie d’une « discrimination positive » de la part de l’Etat pour éviter de disparaître.

* Selon le calendrier musulman, l’année 1429 correspond à l’année 2008

Les étudiants d'Antony veulent une salle de prières

Les étudiants d'Antony veulent une salle de prières
LE MONDE - Karim IMESSAD - | 26.07.08
Source :
www.lemonde.fr/societe/article/2008/07/26/les-etudiants-d-antony-veulent-une-salle-de-prieres_1077497_3224.html


UNE QUARANTAINE d'étudiants musulmans ont protesté, vendredi 25 juillet, sur la pelouse de la résidence universitaire Jean-Zay, à Antony (Hauts-de-Seine), contre la fermeture du local leur tenant lieu de mosquée depuis trente ans. L'avenir de cette importante cité universitaire, très dégradée, est incertain.
Le Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires (Crous) a estimé en janvier que la salle de prières devait être fermée pour des raisons de sécurité, mais aussi par respect de la laïcité.
Un autre local a été attribué aux musulmans début juillet.

Réunis pour prier, les étudiants ont été cernés par les forces de l'ordre. "Nous prions dehors car nous n'avons pas le choix. Le local de remplacement que nous a proposé le Crous est trop petit pour accueillir tous les fidèles, et les horaires proposés, de 10 heures à 20 heures, sont inadaptés pour des étudiants", s'indigne Mohammed Ouchem, secrétaire de leur association culturelle. "On nous traite comme des délinquants, alors que nous comptons parmi nous des doctorants et des thésards. Cela ressemble à de la discrimination", ajoute-t-il.

"La salle servait aussi à dispenser des cours d'arabe et de soutien, fait valoir Hosni Maati, avocat de l'association. Elle n'entrait donc pas en contradiction avec le règlement intérieur du Crous, qui garantit les libertés religieuses, de réunion et d'association tant qu'elles ne relèvent pas du prosélytisme."

Après deux heures de sit-in, les fidèles ont rejoint la salle exiguë allouée par le Crous pour prier. Ils prévoient une nouvelle manifestation vendredi 1er août. Le conflit dure depuis six mois.